Rien ne prédisposait à l’association d’une viole de gambe et d’un accordéon. Celle de Lucile Boulanger et de Théo Ould apparaît néanmoins comme une évidence. Les deux artistes se sont rencontrés à l’occasion d’un podcast ON/OFF animé par l’accordéoniste. Le thème portait sur l’histoire de l’interprétation : comment rester fidèle à la pensée des compositeurs ? C’est à la suite de cet échange particulièrement enthousiasmant que les deux musiciens ont décidé d’aller plus loin et de se produire en duo.
Plus de trois siècles séparent l’invention de ces deux instruments. L’un est à corde, l’autre à vent, mais avec Lucile et Théo les oppositions s’attirent. Le son de l’accordéon a cette patine un peu nostalgique qui s’accorde parfaitement avec la musique baroque. Il évoque tour à tour le son de l’orgue ou celui du clavecin, enrichis par l’expressivité du soufflet. En parallèle, Lucile Boulanger sait tirer sa viole de gambe vers la modernité, n’hésitant pas à passer commande d’œuvres nouvelles auprès de compositeurs, ou collaborant avec le chorégraphe Mourad Merzouki pour le ballet Phenix.
Leurs explorations les conduisent à revisiter les répertoires baroques italiens, allemands (avec Jean-Sébastien Bach bien sûr) ou français (Jean-Philippe Rameau ou Marin Marais), mais aussi à aborder le répertoire contemporain, en particulier à travers des œuvres de Philippe Hersant.